Investir dans le futur, donc dans la jeunesse, pour la construction d’un monde qui coopère est crucial. Nous, qui sommes votre avenir, demandons que vous écoutiez les besoins et les idées de la jeunesse et qu’ils soient mis en œuvre. 2 idées:
– On éduque les jeunes, futurs dirigeants, non pas sur le choix des décisions à prendre, mais sur la façon de les prendre, par eux-mêmes, en faisant le choix qui leur semble le meilleur pour l’intérêt commun.
– Si on a une approche semblable à celle d’une bonne partie des Etats qui se contentent de défendre leur propre intérêt, alors le système est voué à l’échec.Pour avoir des dirigeants responsables, il faut une population éduquée qui sache maîtriser les diverses voies possibles pour être le “watchdog” efficace du travail de ces responsables
Conférence internationale des ONG à l’UNESCO Intervention de la représentante des Etudiants du Mouvement international Pax Romana
Paris, mardi, 1er décembre 2009
Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,
La crise peut être la dynamique créant un espace pour un nouvel ordre mondial. Ainsi, la Chine et le Brésil se retrouvent avec une économie renforcée à la suite de la crise financière. Mais il y a crise et crise. Quand les banques risquent de faire faillite, on voit avec quelle vitesse et quel empressement une bonne partie des Etats riches peuvent mettre à leur disposition des millions d’euros ou de dollars sans engagement en contre partie de la part des bénéficiaires. Cependant, dès qu’il s’agit de questions sociales ou par exemple lors de la crise alimentaire au printemps 2008, la générosité de ces donateurs a fait défaut. Aujourd’hui même, un milliard d’hommes sont menacés de famine dans l’indifférence générale.
Ainsi, dans les pays occidentaux, on a tendance à oublier que dans les pays en voie de développement, c’est la crise pas seulement depuis 2007, mais “tous les jours“, comme me l’affirmaient des amis camerounais, se moquant de la panique créée par les médias en Europe.
Cette prise de conscience illustre bien mon expérience personnelle au sein de Pax Romana, tout comme ma participation à un stage organisé par notre bureau international à Genève lors de la 9e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
D’un Etat à l’autre, j’ai pu constater qu’il y avait divergence dans l’interprétation du même engagement international pris par un Etat. Ainsi, le Professeur Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le Droit à l’Alimentation, a montré dans son rapport que la production de biocarburants en faisant diminuer celle des produits alimentaires sur le marché entraînait par là même une augmentation importante des prix de ces produits alimentaires. Le Brésil a nié ce fait, parce qu’il constitue une source de prospérité financière pour lui. Mais d’autres pays au contraire se sont empressés d’utiliser cette critique faite au Brésil pour montrer du doigt les pays producteurs de biocarburants et se dédouaner ainsi de leur propre responsabilité dans ce domaine.
Où est l’éthique dans tout ceci?
Pour sortir de la crise et éviter de se précipiter vers la prochaine, il faut que chaque acteur assume ses propres responsabilités, sorte d’une perspective égocentrique, et comprenne la nécessité d’une vision plus globale qui peut seule permettre d’agir pour le bien commun.
Le principe de rencontre internationale approfondie qui constitue la base de travail de notre mouvement Pax Romana est primordial. Investir dans le futur, donc dans la jeunesse, pour la construction d’un monde qui coopère est crucial. Nous, qui sommes votre avenir, demandons que vous écoutiez les besoins et les idées de la jeunesse et qu’ils soient mis en œuvre.
Dans ce but, nous travaillons principalement sur deux idées-clés dont le besoin a été renforcé par les crises :
La première de nos forces repose sur un travail de base à un niveau personnel – un travail de conscientisation et puis de responsabilisation : Par divers programmes, on éduque les jeunes, futurs dirigeants, non pas sur le choix des décisions à prendre, mais sur la façon de les prendre, par eux-mêmes, en faisant le choix qui leur semble le meilleur pour l’intérêt commun. Si on prend l’exemple du Rural Development and Education Project (RUDEP) que nous mettons en œuvre, entre autres au Zimbabwe, au Ghana, au Kenya et en Uganda, nous posons des questions telles que “qui bénéficie des décisions que nous avons prises?” “Est-ce que c’est seulement l’intérêt personnel de ceux qui ont décidé ou y en a-t-il d’autres qui en profiteront? Quels effets aura ma décision à l’extérieur de ma propre sphère? Bénéficiera-t-elle à la société ?”
Du fait de son caractère simple et basique, cette autoévaluation devrait aussi être celle de tous les dirigeants.
Ceci nous amène à la deuxième force de Pax Romana : celle du rôle de procureur au niveau local, national, régional et international. Nous organisons des Study Sessions et des programmes de stage auprès des Nations unies, tel celui auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations unies déjà mentionné. J’ai eu l’occasion d’y participer pour apprendre comment travaillent les Nations unies, mais aussi pour avoir des idées sur ce que je pourrais faire personnellement pour contribuer à une meilleure défense des Droits de l’Homme. A cette occasion j’ai pu constater de mes propres yeux que si on a une approche semblable à celle d’une bonne partie des Etats qui se contentent de défendre leur propre intérêt, alors le système est voué à l’échec.
Pour avoir des dirigeants responsables, il faut une population éduquée qui sache maîtriser les diverses voies possibles pour être le “watchdog” efficace du travail de ces responsables, non simplement pour ne pas courir vers une nouvelle crise, mais pour une transformation vraiment durable.
Face à la crise, le rôle des ONG est donc d’investir dans le développement humain, l’éducation à une bonne exploitation des ressources sur la base de principes éthiques pour un développement durable, mais aussi de susciter et de contribuer au débat public pour inciter les dirigeants de notre société à fonder leurs décisions sur des principes éthiques et une meilleure gouvernance.
p.ex. Musical festival Pax Jubilate : la musique a l’effet d’allumer la joie dans les jeunes et l’espoir, ce qui constitue la base pour que les jeunes aient l’énergie de prendre les choses en main ; autre exemple : inciter le débat et l’échange entre la population rurale et les “academics“, ceux qui ont accès aux autorités ; autre exemple : des étudiants en médicine vont aller de porte à porte pour informer sur le SIDA, d’autres vont donner des cours dans des écoles pendant leurs vacances parce qu’il n’y a pas assez de professeurs.
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